Le VIH

Déc 19, 2020

 

DÉCEMBRE : CAMPAGNE DE LUTTE CONTRE LE VIRUS DU SIDA

 

 

SOMMAIRE  

 

 

Le 1er décembre est marqué par la journée mondiale de lutte contre le SIDA. D’importants progrès en terme de qualité de vie ont été faits, mais il reste encore de nombreuses pistes thérapeutiques à explorer.

Depuis près de 30 ans, on dénombre pas moins de 690 000 décès et 1,7 millions d’infections chaque année. Nous souhaitons à notre tour nous mobiliser, à notre manière, en nous inscrivant dans une démarche de sensibilisation autour de cette pathologie qui semble encore assez obscure aux yeux du grand public, et notamment chez les jeunes

 

 

 

 

NOTRE ETUDE STRASBOURGEOISE

 

Dans le cadre de cette campagne de lutte contre le VIH, nous avons réalisé une étude simple s’exprimant sous forme de sondage auprès des étudiants strasbourgeois (cf. page Etudiants de Strasbourg). Ces derniers ont ainsi répondu à une dizaine de questions plutôt générales, d’autres plus détaillées, autour de cette thématique.

La majorité des réponses que nous avons obtenues appartiennent à une tranche d’âge relativement jeune, que nous avons arbitrairement établie entre 18 et 25 ans. Sur ce panel de réponses, nous nous sommes également attachés à distinguer les personnes issues de cursus de santé (médecine, pharmacie, sage-femme, kinésithérapie, dentaire), ou appartenant à d’autres filières. 

Nous avons ainsi pu dégager  ¾  des réponses qui ont été générées par des étudiants « normalement » moins sensibilisés à ce sujet.  Les résultats de cette expérience sont très encourageants. Les réponses obtenues indiquent que les étudiants strasbourgeois sont conscients des risques du VIH, ce qui montre que les jeunes d’aujourd’hui sont éveillés sur leur santé sexuelle.

 

 

CE QU’IL FAUT SAVOIR

 

Malgré les retours positifs de nos étudiants strasbourgeois, nous souhaitons vous faire un bref rappel des risques encourus suite à un rapport sexuel non protégé.

Tout d’abord, il est important de ne pas confondre le SIDA et le VIH qui sont la plupart du temps employés indifféremment par abus de langage. Le Virus de l’Immunodéficience Humaine, de son petit nom VIH, est un rétrovirus à ARN de la famille des lentivirus.

Il s’attaque aux cellules immunitaires qui mène à une immunodépression caractérisée plus connue sous la dénomination de Syndrome d’ImmunoDéficience Acquise (SIDA)

L’étiologie de ce virus lui attribue une origine animale, puisque les VIH-1 (98 % des cas en France) et VIH-2 (présent en Afrique de l’Ouest), découverts respectivement en 1983 et 1986 dérivent génétiquement du SIV (virus de l’immunodéficience simienne), qui infecte le singe.

 

 

Le virus du VIH circule selon 3 modes de transmission : 

  • la voie sexuelle, qui sous-entend des rapports vaginaux, buccaux ou anaux non protégés. Seul le préservatif correctement utilisé garantis une protection sûre (100%) contre le VIH, mais couvre également bien d’autres IST (infections sexuellement transmissibles) dont il est important de se prémunir. 
  • la voie sanguine, qui sous-entend une exposition prolongée ou un échange rapide de sang contaminé.
  • la voie maternelle, qui sous-entend une transmission de la mère à l’enfant durant la grossesse, l’allaitement ou lors de l’accouchement. 

 

Il existe de nombreuses idées reçues autour d’une possible contagion par un éternuement, un simple bisou, une quinte de toux, une piqûre d’insecte ou encore le partage d’un verre. Le VIH ne se transmet en aucun cas par la salive. Le message est simple : sortez couverts

 

 

LE VIRUS DANS L’ORGANISME HUMAIN

 

Dans le cadre d’une contamination engendrée par une personne qui n’est pas soumise à un traitement, ou qui ne le suit pas correctement, nous pouvons distinguer 3 étapes caractérisant l’évolution du virus dans l’organisme. 

Tout d’abord, comme nous l’avons décrit précédemment, le virus pénètre dans le corps humain par le biais des muqueuses, ou par le sang et va directement s’installer dans les tissus lymphoïdes, responsables de la synthèse et de la protection des cellules immunitaires. On parle de primo-infection. Le virus est à son aise et peut donc se reproduire exponentiellement en profitant de la machinerie cellulaire de son hôte. Ces duplicatas sont ensuite libérés dans le sang. C’est pourquoi la contagion est maximale, la charge virale étant très importante. 

En pratique, le virus s’attaque aux cellules portant le marqueur CD4 (glycoprotéine à la surface des lymphocytes T) à leur membrane. L’organisme réplique à cette menace par une synthèse massive de lymphocytes CD8 destinés à neutraliser le corps étranger. Cette lutte peut se traduire par des symptômes grippaux dans une période de 5 à 30 jours après l’infection. Fièvre et maux de tête finissent par disparaître spontanément après quelques jours, voir dans certains cas, plusieurs semaines. 

 

Le Bras – outaouais

 

Aucun symptôme n’est réellement caractéristique de cette maladie infectieuse. Si vous avez un doute, consultez votre médecin traitant. Seul un dépistage pourra établir un diagnostic du VIH. Suite à cela, la personne contaminée passe par une phase asymptomatique pouvant durer de 5 à 10 ans. Il n’est pas rare de contracter diverses adénopathies (inflammation des ganglions). L’absence de réels symptômes n’exclut pas une lutte constante de notre organisme, mais le taux de CD4 continue de baisser lentement et de manière stable. Ces cellules constituent toujours un réservoir pour le virus. 

Lorsque le système immunitaire du patient est gravement affaibli, l’organisme ne parvient plus à empêcher la réactivation de la réplication virale. L’immunodéficience est alors établie et une maladie bénigne peut s’avérer fatale, car le système immunitaire est trop bas pour la combattre. 

 

 

 

LE DIAGNOSTIC

 

En effet, nous comptons pas loin de 38 millions de personnes porteuses de ce virus, mais il faut ajouter à ce chiffre 7 millions de personnes qui ignorent être porteuses du VIHNous l’avons détaillé plus haut dans la revue, le virus est à son maximum de contagiosité en phase de primo-infection, alors même que l’individu peut ignorer sa présence.

Pour cette raison, car il est encore bien trop présent dans notre environnement et parce qu’il est facile de prévenir une infection par le biais des préservatifs, nous vous invitons grandement à sensibiliser à votre tour votre entourage aux risques de cette maladie encore incurable (à grande échelle).  

Pour détecter le VIH, un test « ELISA combiné » est réalisé. Il consiste à rechercher les anticorps produits par le corps humain en présence du VIH, mais aussi à détecter une particule virale, l’antigène p24. Si ce test s’avère négatif, cela peut signifier que nous ne sommes pas contaminé ou bien que le test a été effectué trop tôt. En effet, le test n’est fiable que 6 semaines après l’exposition (avant = phase de séroconversion).

 

Plateforme Prévention Sida

 

S’il est positif, un second test est effectué (le test Western-Blot) ayant pour but de savoir si le virus est réellement présent dans l’organisme. Ce test permet de déterminer si une personne est réellement séropositive au VIH. Obtenir un résultat négatif une seconde fois signifie bien qu’il n’y a pas eu de contamination au VIH ou bien qu’il a été, à nouveau, effectué trop tôt. Dans le cas où le test ELISA est positif, mais que le test Western Blot est négatif, le patient devra à nouveau effectuer des tests dans un temps ultérieur.

 

 

 

LE TRAITEMENT

 

  • Avant exposition 

Il existe un traitement qui est utilisé en amont d’une exposition au virus et qui empêchant la contamination de notre organisme. Il s’agit de la PrEP ou encore Prophylaxie Pré-Exposition. Cette méthode consiste en la prise d’un médicament antirétroviral (anti-VIH) de manière continue ou discontinue.

Seulement certaines personnes peuvent bénéficier de ce traitement, soit les personnes non infectées, mais qui ont une forte probabilité de le contracter par manque de précautions. On peut notamment penser aux travailleuses du sexe, aux consommateurs de drogues par voie intraveineuse, etc. Il n’y a pour l’instant pas eu de cas de contamination au VIH démontrée suite à une prise correcte. 

 

  • Après exposition (48h au maximum)

Si vous avez été exposé au VIH, vous pouvez encore éviter l’infection par le TPE (traitement post-exposition) ou traitement prophylactique. Ce traitement doit être pris dans les plus bref délais.

Si l’acte s’est produit dans un délai inférieur à 4h, le traitement  est efficace (à condition de bien respecter les prises). Malheureusement, 48h passées, le traitement n’est plus performant. Le TPE est à prendre durant 28 jours. Dans tous les cas, il faudra effectuer un test pour vérifier la présence ou non du VIH 6 semaines après.

 

  • Après séropositivité avérée 

Les patients atteints du VIH suivent le plus souvent une trithérapie, c’est-à-dire qu’ils prennent trois molécules actives contre le VIH afin de renforcer la puissance du traitement.

En effet, le VIH peut montrer une résistance à un ou deux médicaments, mais lorsque plusieurs traitements sont combinés ensemble, il lui est beaucoup plus difficile d’y résister. Il n’existe pas une unique trithérapie, mais de multiples qui associent différents types de principes actifs.

À côté des trithérapies, certains malades suivent des associations de quatre ou cinq médicaments. D’autres qui ne répondent pas aux schémas thérapeutiques classiques, prennent jusqu’à 8 ou 9 médicaments différents, mais ce uniquement dans des cas extrêmes. Il sont alors mis sous très haute surveillance.

 

 

Le traitement antirétroviral standard de première intention (trithérapie) actuellement recommandé par l’OMS se compose de deux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI) (protéine virale nécessaire à son développement) combinés à un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse ou un inhibiteur de l’intégrase (protéine également utile au virus). Le traitement antirétroviral de deuxième intention se compose de deux INTI associés à un inhibiteur de protéase boosté par le ritonavir (médicament).

Le but commun de ces traitements est d’obtenir une charge virale ARN VIH sanguine indétectable inférieure à 50 copies/mL ainsi qu’un taux de CD4 supérieur à 500/mm3 nécessaire à une immunité optimale. 

Lorsque le patient passe sous le seuil des 50 copies d’ARN VIH par mL de sang, cela signifie que le virus est indéfectible dans l’organisme et que le patient n’est plus contagieux. Mais le traitement à ses limites. En effet, les patients suivants cette prise en charge observent de multiples effets indésirables : allergies et hypersensibilité, asthénie, céphalées, anorexie, nausées, vomissements, diarrhée.

 

 


A L’HEURE ACTUELLE

 

À ce jour, deux patients sont reconnus comme étant en rémission. Timothy Brown aussi connu comme le « patient de Berlin » guérit depuis 2008, et Adam Castillejo ou « le patient de Londres » guérit depuis mars 2019. Dans les deux cas, ces personnes étaient séropositives et ont eu recours à une greffe de moelle osseuse provenant d’un donneur porteur d’une mutation génétique sur le co-récepteur CCR5. Cette mutation, CCR5Δ32 est présente chez environ 1% de la population mondiale et leur confère une résistance quasi-totale à l’infection par le VIH.

Le « patient de Berlin » a subit 2 allogreffes consécutives. Avec un donneur homozygote CCR5Δ32, il est le seul exemple de guérison de l’infection au VIH-1 avec un recul actuel de 8 ans sans rebond virologique en l’absence de traitement antirétroviral. Le « patient de Londres » à lui été allogreffé grâce à un donneur identique (homozygote), mais non completée par une irradiation corporelle. La charge virale initiale avant traitement était de 180 000 copies/ml.

Six mois après l’allogreffe, une rémission complète a été observée, et 9 mois plus tard, le traitement antirétroviral a été stoppé. La charge virale plasmatique est restée indétectable (< 1,4 copie/ml) 18 mois après l’arrêt thérapeutique. 

Les greffes de moelles osseuse des personnes homozygotes CCR5Δ32 sont donc un espoir pour les personnes atteintes du virus, mais il ne faut pas oublier que cela ne concerne qu’une part infime de la population et que ce traitement est lourd et provoque d’importants effets secondaires. Certains patients ayant eu recours à ce traitement innovant sont malheureusement décédées, ce qui témoigne de la dangerosité de cette thérapie.

 

 


LE MOT DE LA FIN

 

C’est en prenant conscience de tout cela que nous pouvons enrayer la propagation du VIH. Pour toutes informations complémentaires, n’hésitez pas à vous rendre sur le site www.sidaction.org.

 

 

 

 

L’équipe MED’Advice

SourcesSidactionSanté publique FranceONUSIDASida info serviceHaute Autorité de SantéVidalVih.org

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