Le cancer du sein est le cancer le plus fréquement retrouvé chez la femme, il touche plus de 10% d’entre-elles. Chaque année, le mois d’octobre met à l’honneur toutes les femmes qui ont été concernées de près ou de loin par cette maladie à travers des rassemblements sportifs, des campagnes d’information et de prévention.
Cette période de l’année est une véritable invitation au dépistage précoce, que nous soutenons, et encourageons. Nous souhaitons, par le biais de cet article, vous sensibiliser à cette magnifique cause, car nous sommes tous concernés. En effet, 1% des hommes sont également touchés par le cancer du sein.
Le sein est composé d’une glande mammaire, elle même constituée de 15 à 20 ramifications séparées par du tissu graisseux. Ces ramifications sont formées de lobules et de canaux qui servent à acheminer le lait au mammelon.
Les glandes mammaires sont soutenues par un tissu composé de vaisseaux sanguins et de graisse. Le sein abrite également un important réseau lymphatique fait de ganglions et de vaisseaux. Le sein est régi par diverses hormones féminines : la progestérone, l’oestradiol, et la prolactine (entre autres).
Chacune d’elles entre en jeu dans la vie de la femme à un période bien précise. La prolactine par exemple, est sécrétée en forte dose lors de la grossesse, elle stimule la lactogénèse. L’importance de ces hormones dans l’équilibre interne de la femme est exploité dans certains traitements, comme l’hormonothérapie dans le cadre d’un cancer du sein.
Société Canadienne du Cancer
Cette maladie est généralement la conséquence d’une prolifération de cellules épithéliales formant les canaux, et touche dans des cas plus rares, les lobules (=adénocarcinome). Ces cellules anormales forment une tumeur qui peut se limiter au tissu initialement atteint, on parle de carcinome in situ ou non invasif.
Si des cellules malignes parviennent à traverser la membrane entourant ces tissus, elles pourront alors migrer dans le corps et envahir d’autres organes, mais également l’ossature via le réseau lymphatique et sanguin. On parle ici de carcinome invasif ou infiltrant. Ces cellules vont proliférer dans ce nouvel environnement et engendrer une tumeur nouvellement créee que l’on appelle métastase.
Ghislaine Camus – L’allaitement maternel
Parmi ces carcinomes invasifs, on dénombre plusieurs sous-types de cancers :
- carcinomes lobulaires, canalaires (si le cancer s’étend dans la glande mammaire)
- carcinome inflammatoire : inflammation importante du sein, aspect rouge et présence d’un oedème, il n’est pas encore bien connu
- maladie de Paget (maladie rare, touche les femmes de moins de 40 ans)
- carcinomes médullaire, colloïde, mucineux, papillaire, tubulaire
Il existe des cancers dit « triples négatifs » qui sont plus agressifs, on le retrouve chez la femme non ménauposée, âgée de moins de 40 ans.
Association – Ruban Rose
On détermine la dangeurosité et l’agressivité de la tumeur par une simple gradation dite d’Elston-Ellis. Elle prend en compte plusieurs critères ; le noyau, l’activité mitotique et la structure de la tumeur qui caractérisent l’avancée de la maladie (forte activité mitotique, taille des noyaux, etc…). L’ensemble de ces critères aboutissent à un score qui donne un « grade ».
- grade 1 : score compris entre 3 et 5, tumeur « faiblement » agressive
- grade 2 : score de 6 à 7, tumeur moyennement agressive
- grade 3 : score de 8 à 9, tumeurs les plus agressives
Le cancer du sein est dit constitutionnel (héréditaire, de mère en fille) ou acquis au cours de la vie de la femme. Son origine peut être très diverse, cela peut provenir d’une anomalie génétique se traduisant par une mutation de gène (BRCA1/2, CDH1, ATM ou encore TP53), ou bien encore du traitement hormonal habituel lorsque la ménopause apparaît.
Chez la majorité des patientes, aucune cause n’est clairement établie comme étant la principale raison d’un cancer du sein. Par ailleurs, à ce jour nous savons qu’une femme étant exposée à certains facteurs de risques connus, de manière récurrente ou non, a plus de chance de développer un cancer du sein.
Il en existe un grand nombre, certains peuvent être écartés, d’autres sont inévitables :
- L’hérédité : elle ne représente en réalité que 5 à 10% des cancers du sein. A noter qu’une mutation génétique n’engendre pas systématiquement un cancer.
- la contraception : la pilule
- le cycle hormonal : âge de survenue des premières règles, du premier enfant, ménopause
- les antécédents (autres maladies) : la maladie de Reclus, modifications fibrokystiques, hyperplasie atypique
- le mode de vie : pratique sportive, allaitement, alimentation, alcool, tabac
- risques de récidive : taille de la tumeur, grade, tissus touchés, âge, état de HER2
Pour prévenir un éventuel cancer du sein, les femmes peuvent devenir actrices de leur propre santé et apprendre l’auto-palpation. L’auto-palpation est un geste simple et efficace, il permet un suivi régulier. Dans un premier temps, placez vous devant votre miroir et observez votre poitrine. Avec vos doigts, réalisez des mouvements circulaires tout autour de votre mamelon. Palpez ensuite votre sein de manière verticale, puis par cadran.
La douche rend la palpation plus facile, car les doigts glissent sur la peau mouillée. Finissez votre examen en vérifiant les régions des ganglions axilaire et claviculaire. Vous pouvez également réaliser de petites pressions sur votre mamelon afin de détecter un éventuel écoulement anormal.
A savoir également, le dépistage est réalisé dès 25 ans, et ce tous les deux ans par examen diagnostic chez votre médecin spécialiste par mammographie, échographie des seins, ponction (aiguille fine ou microbiopsie), imagerie médicale ou prise de sang.
Un cancer met généralement du temps à se développer et peut passer inaperçu pendant plusieurs années. On peut le détecter de manière précoce par des examens médicaux tels que la mammographie, ou encore par une palpation réalisée par le gynécologue. Pour ce qui est de l’aspect visuel, un cancer du sein peut s’exprimer par :
- une rétractation du mamelon : le mamelon rentre vers l’intérieur du sein
- des écoulements anormaux : au niveau du mamelon
- une masse anormale sous la peau : détectée par le massage du sein
- tout changement physique alertant la patiente : aspect de peau d’orange, forme, douleur
- autres symptômes plus généraux : douleurs osseuses, nausées, maux de tête, épanchement pleural…
Il se peut que certains de ces symptômes ne soient pas directement liés à un cancer du sein, mais soient en réalité le reflet d’un dérèglement du cycle menstruel de la femme, ou d’une pathologie touchant un autre organe. Il faut cependant prendre toutes les précautions nécessaires et ne pas hésiter à consulter un spécialiste afin de détecter un éventuel cancer en prolifération.
La détection du cancer du sein peut se faire via différents examens médicaux : mammographie, IRM, biopsies (plusieurs types : chirurgicale, échoguidée, stéréotaxique…), examen anatomopathologique. Ces examens sont réalisés par des professionnels de la santé (radiologue, gynécologue, chirurgien).
Une fois le diagnostic établi, la question du traitement se pose. Plusieurs thérapies sont proposées à la patiente en fonction de l’agressivité (grade), de l’avancée (stade, répartition, tumeur unique ou multiples) et surtout du type de cancer.
Certains cancers sont dits hormonosensibles, cela signifie que leur prolifération dépend des hormones féminines (progestérone, oestrogènes) sécrétées par la femme, d’autres sont favorisés par la présence d’une protéine, HER2 à la surface des cellules cancéreuses (ne représente que 15 à 20% des cas). Tous les traitements ne conviendront pas à toutes les femmes, il est important que le spécialiste prenne le temps d’expliquer chacune des solutions envisagées, avec ses risques et ses avantages.
Le traitement n’a pas pour unique but d’éliminer les cellules cancéreuses, il permet aussi d’éviter une rédicive ou améliorer la qualité de vie du patient.
Ce type d’intervention consiste en l’ablation complète (mastectomie ou mammectomie, l’ensemble du sein est retiré) ou partielle (tumectomie, concerne uniquement la tumeur) du sein. Il est aussi possible de réaliser une mammectomie partielle, (quadrantectomie) qui est en réalité une tumectomie de plus grande taille. Elle peut conserver le mamelon, ou necessiter sa suppression. Parfois, le ganglion sentinelle est lui aussi retiré (exérèse) ou simplement « nettoyé » de ses cellules cancéreuses, on parle alors de curage ganglionnaire. Ce traitement est souvent réalisé en premier lieu, puis peut être complété d’une radiothérapie par la suite. On proposera à la patiente la pose de prothèses, si cela est possible.
Société canadienne du Cancer
La radiothérapie est une possibilité de traitement du cancer du sein. Elle détruit les cellules cancéreuses par une exposition aux rayonnements (ionisation des cellules). Il faut faire la différence entre la radiothérapie externe, et la curithérapie. La première fait appel à une source externe, c’est la plus fréquemment utilisée. La deuxième est située à l’intérieur du corps, à proximité de la tumeur.
La chimiothérapie
La chimiothérapie est un traitement médicamenteux, le plus souvent par injection jouant sur le cycle cellulaire des cellules cancéreuses. Il est très efficace, car agit sur l’ensemble du corps, et peut donc atteindre des métastases dispersées et localisés dans différents tissus. Elle peut être associée à une thérapie ciblée et ou une hormonothérapie.
L’hormonothérapie
L’hormonothérapie est un recours aux cancers hormonosensibles. Les hormones naturellement produites par la femme (progestérone et oestrogènes) stimulent la prolifération des cellules cancéreuses. L’action de l’hormonothérapie se fera par un blocage de la réception du signal de ces cellules aux hormones féminines. On utilisera par exemple des anti-oestrogènes qui empêcheront la fixation de l’oestrogène sur les récepteurs des cellules cancéreuses.
Les thérapies ciblées
Ces thérapies sont employées en complément d’autres traitements, comme en post-opération. Ils servent à éliminer les éventuelles métastases déjà apparentes ou futures. Dans ce cas de figure, on cherchera à bloquer leur croissance et leur prolifération. On cible une protéine (ex : protéine HER2), un gène ou une quelconque modification tissulaire, et cela à différents niveaux (récepteur, transmission du signal).
Certains de ces traitements sont plus lourds que d’autres, ils peuvent entraîner d’importants effets secondaires. Une opération peut donner suite à des douleurs, de raideurs dans le bras. La patiente peut aussi observer un fourmillement au niveau des extrémités des membres (mains, orteils) qui peut mettre du temps à se dissiper. La radiothérapie peut elle donner une impression de brûlure, provoquer des démangeaisons et une sensation de peau sèche. La chimiothérapie provoque des effets bien connus comme la perte de cheveux, la fragilisation des ongles et une fatigue générale avec des sauts d’humeurs et des bouffées de chaleur.
Chaque année, notre belle ville organise sa très emblématique course contre le cancer au début du mois d’octobre. Cette fois-ci, pour sa date anniversaire (10 ans) l’évènement rassemblait pas moins de 5 000 participantes (limité). Exceptionnellement, au vu du contexte sanitaire, les coureurs étaient invités à marcher sur 5km. La Strasbourgeoise, ce n’est pas seulement une course, c’est aussi une balade en canoë kayak dans la ville, et une épreuve de marche nordique.
Vous l’aurez compris, les Strasbourgeois s’engagent pour leurs dames et nous sommes fiers de vous, puisque depuis sa création en 2010, la Strasbourgeoise aura permis de récolter plus de 400 000€ pour la lutte contre le cancer du sein. Si vous souhaitez vous engager pour cette noble cause, vous pouvez rejoindre l’équipe des bénévoles en les contactant par mail à l’adresse contact@lastrasbourgeoise.eu.
La Strasbourgeoise
Sources : Améli, Santé Publique France, Ruban rose, l’Institut National du Cancer, le Figaro, Fondation contre le Cancer, Société Canadienne du Cancer